Drapeau nazi à la Kommandantur de Nantes

Les Allemands entrent dans Nantes le 19 juin 1940. Les autorités allemandes font preuve d’une remarquable efficacité pour s’installer en pays conquis. Aux réquisitions, elles adjoignent des demandes plus inhabituelles et si la symbolique de leur présence est renforcée par les lieux stratégiques dans lesquels elles choisissent de s’installer, elle l’est aussi par le fait qu’elles sont partout. Ainsi, des troupes stationnent à l’usine des Batignolles quand les officiers réquisitionnent les appartements les plus agréables, l’intendance allemande s’installe dans les hôtels du centre-ville, et la Feldkommandantur à l’hôtel d’Aulx, place Foch.

C’est dans cet hôtel que le 12 août 1944, à la Libération de la Ville par les Alliés, Marcel Jaunet, capitaine FFI, chargé d’occuper, avec ses hommes, les bureaux de la Kommandantur, tout juste abandonnés par l’occupant, trouve un drapeau nazi.

Dans un geste de colère, il s’en empare et le jette par terre. C’est là, dans un des bureaux, que le drapeau restera, servant de tapis au capitaine qui installa dessus sa table de travail et le foula ainsi plusieurs jours durant. Devant quitter l’endroit pour une autre mission, Marcel Jaunet prit avec lui cet objet, symbole de la Libération et de la puissance allemande vaincue.

Presque trente ans plus tard, il le remit à Jean-Claude Terrière, en hommage aux actes de bravoure de son père,  René Terrière, commandant FFI du 2ème bureau, arrêté et déporté, qui ne revint jamais du camp de Neuengamme.

Le 6 mai 2008, Jean-Claude Terrière fit don au musée du drapeau nazi que Marcel Jaunet lui avait remis en 1983 en hommage à son père René Terrière.

 

Sources

Gualdé Krystel, En guerres, 1914-1918/1939-1945. Nantes et Saint-Nazaire, catalogue de l'exposition, édition du château des ducs de Bretagne, 2014.