Vivre en temps de guerre

Seconde Guerre mondiale

Les planches du baraquement de Choisel


Inscriptions de Guy Môquet et Jean Grandel au camp de Choisel, 1941
Musée de l’histoire vivante, Montreuil

 

Camp de Choisel, 1940-1941
Collection particulière

L’après-midi du 22 octobre 1941, 27 prisonniers détenus au camp de Choisel, à Châteaubriant, sont isolés dans un baraquement. Ils ont été choisis pour être exécutés en représailles de l’assassinat, deux jours plus tôt, du lieutenant-colonel Hotz, chef de la Kommandantur de Nantes, par trois membres d’un groupe de résistance communiste.

Le camp de Choisel, créé en juin 1940, regroupe des « indésirables », des Tsiganes et des prisonniers politiques. Parmi eux, Jean Grandel, ancien conseiller général communiste en région parisienne, et Guy Môquet, âgé de 17 ans, membre des Jeunesses communistes, arrêté pour avoir diffusé de la presse clandestine.

Avant de quitter leur baraquement, ces « otages » prennent le soin d’y inscrire leur émouvante dédicace : « Nous vaincront [sic] quand même » signe Jean Grandel,  « Les copains qui restez soyez dignes de nous ! Les 27 qui vont mourir » écrit Guy Môquet.

Ils sont ensuite transportés en camion jusqu’au site de la Sablière, située à quelques kilomètres, pour y être exécutés. Les habitants de Châteaubriant regardent passer cet étrange convoi, composé de détenus chantant la Marseillaise, l’Internationale et d’autres chants patriotiques…

En tout, quarante-huit otages furent fusillés en représailles de l’attentat du lieutenant-colonel Hotz, entre les 20 et 22 octobre 1941, à la Sablière, mais aussi à Suresnes au fort du Mont-Valérien, et à Nantes au champ de tir du Bêle.


Guy Môquet - © DR

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Plusieurs planches annotées par des prisonniers ont été conservées et sont la propriété du Musée de l’histoire vivante à Montreuil. Après l’exécution des 27 otages de Châteaubriant, les cloisons de la baraque 6, comportant leurs dernières phrases, furent récupérées clandestinement par une résistante nantaise, avant d’être données au musée. En 1949, elles sont présentées pour la première fois au public lors de l’inauguration des salles dédiées à la Résistance et à la Déportation.
Les planches signées par Guy Môquet et Jean Grandel ont été prêtées au Musée d’histoire de Nantes à l’occasion de l’exposition En guerres. Des fac simile sont également visibles au Musée de la Résistance à Châteaubriant, sur le site de la Sablière.

 

Commentaires   

 
#1 Marie ML 17-04-2013 13:59
Ce type de fragile matériau est à l'honneur aux Archives de Seine Saint-Denis. Elles présentent actuellement une exposition "Photographies des graffiti du fort de Romainville" (jusqu'au 5 juillet), en écho à l'ouvrage de l'historien Thomas Fontaine paru en 2012.
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