Vivre en temps de guerre

Seconde Guerre mondiale

Rue Auguste et Marie Chauvin. Résistants

Nom de rue

Marie Chauvin fait partie du groupe de femmes résistantes de la cité de la Halvêque réuni autour de Paule Vaillant, qui comprend entre autres Renée Losq, Marcelle Baron…

Ces femmes militent avec le Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. Elles accomplissent des actes de propagande (distribution de tracts et collage d’affiches) et de solidarité envers les familles de prisonniers, de déportés, de résistants.

Chaudronnier à l’usine des Batignolles (réquisitionnée par l’occupant), Auguste Chauvin est lui aussi membre du Front national de lutte pour la libération. Entré dans la clandestinité depuis août 1941, il est arrêté par le SPAC (Service de police anticommuniste) le 13 août 1942. Auguste Chauvin fait partie des 45 résistants inculpés au procès dit « des 42 ». Début septembre, Marie, enceinte, obtient de se marier avec lui à la prison Lafayette. Il est fusillé peu de temps après, le 13 février 1943.

La mémoire du « procès des 42 » dans les rues de Nantes

Parmi les 37 résistants fusillés, six ont donné leur nom à une rue nantaise : Eugène Le Parc, Gaston Turpin, Louis Le Paih, Claude Millot, Auguste Chauvin, Marcel Michel.

Si la mémoire des fusillés du procès des 42 est honorée dès 1946 avec la rue Gaston Turpin, on note toutefois qu’aucune ne représente la mémoire des résistants espagnols inculpés au procès (cinq furent condamnés et fusillés : Blanco-Dobarro, Blasco-Matin, Gomez-Ollero, Prieto-Hidalgo, Sanchez-Tolosa).

Quatre de ces six dénominations datent de 2011 : les rues Louis et Louise Le Paih, rue Claude et Simone Millot, rue Auguste et Marie Chauvin, rue Marcel et Marie Michel. Ces dernières attributions témoignent d’une évolution, par la prise en compte de l’action résistante non seulement du résistant fusillé, mais du couple de résistants. Outre le nom, le choix de leur emplacement dans la Ville  est symbolique : ce lieu dessert le monument aux fusillés du terrain du Bêle, qui commémore l’exécution d’une partie des 50 otages le 22 octobre 1941 ; Claude Millot, Auguste Chauvin et Marcel Michel ont été fusillés au Bêle. Ces dénominations sont décidées dans le cadre du 70e anniversaire de l’exécution des 50 otages.

La mémoire du « procès des 42 » au musée d’histoire de Nantes

Depuis février 2006, la mémoire des fusillés espagnols est ravivée dans la presse locale, avec la pose d’une stèle sur le carré des martyrs du cimetière de La Chapelle-Basse-Mer, en Loire-Atlantique. À cette occasion, la plaque originelle de 1946, portant le nom des fusillés et la date de leur mort, a été déposée au musée d’histoire de Nantes.        

2006.5.1

---
SOURCES

CROIX Alain sous la direction de, Nantais venus d’ailleurs. Histoire des étrangers à Nantes des origines à nos jours, PUR, 2007, p. 314-315, p. 323.

HAUDEBOURG Guy, LIAIGRE Franck, « La résistance communiste en Loire-Inférieure (juin 1940-juin 1944), Bretagne et identités régionales pendant la Seconde Guerre mondiale, sous la direction de Christian Bougeard, p. 89-102.

LE BAIL Louis, « La Résistance », Saint-Jo et les Batignolles. Histoires d’un quartier nantais, Amicale laïque Porterie-Batignolles-Retrouvailles-Commune libre Saint-Joseph-de-Porterie, 2012, p. 211-218.

SAUVAGE Jean-Pierre et TROCHU Xavier, Mémorial des victimes de la persécution allemande, Nantes, avril 2001, p. 34.

Collectif pour la Mémoire des 42, Auguste Chauvin. Résistant FTP, 1910-1943. Lettres d’un héros ordinaire, L’Oribus, 2003.

 

 

 

Ajouter un Commentaire



Afficher Carte résistance sur une carte plus grande