Esplanade des Cinq communes « Compagnon de la Libération »

Le 11 Novembre 1941, le général de Gaulle cite Nantes au titre de ville Compagnon de la Libération. À ce titre, Nantes est la première ville à recevoir la croix de la Libération en vertu de sa « résistance acharnée à toute forme de collaboration avec l’ennemi ».

En 2006, la Ville baptise officiellement la place située à l’extrémité nord du cours des 50 Otages, esplanade des Cinq communes « Compagnon de la Libération ».

Soixante-cinq ans plus tôt, le 11 novembre 1941, le général De Gaulle, chef de la France libre, distinguait la ville de Nantes, en vertu de sa « résistance acharnée à toute forme de collaboration avec l’ennemi ». Ce geste intervenait juste après l’annonce de l’exécution des 50 Otages.

En 1945, le Général venait remettre officiellement la croix de l’ordre de la Libération au maire de Nantes Clovis Constant :

« Quelle émotion, nous étreint tous aujourd’hui à Nantes dans cette grande ville libérée, dans cette grande ville exemplaire qui, dans les plus dures années de l’histoire de la France, a donné, en 1940, en 1941, en 1942, en 1943, en 1944 à la France entière, l’exemple de ce que sait faire une grande et bonne ville française, quand elle est courageuse et résolue.*

L’Ordre de la Libération a été créé le 16 novembre 1940 par le général De Gaulle, dans un contexte particulier de rassemblement des forces du pays contre l’occupation, afin de récompenser « les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l’œuvre de la Libération de la France et de son Empire ». De janvier 1941 à janvier 1946, 1036 personnes, 5 communes et 18 unités combattantes se sont vu attribuer cette décoration. La Ville de Nantes est la première de ces 5 villes (suivie par Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l’Ile de Sein) à obtenir cette distinction.

Le choix d’ériger le 18 juin 2010, une statue du Général sur l’esplanade des Cinq communes « Compagnon de la Libération » n’est donc pas le fruit du hasard. La Ville a souhaité rattacher la mémoire de De Gaulle à celle des 50 Otages et de la Seconde Guerre mondiale :

« Cette statue sera porteuse du symbole national de la Résistance, mais rappellera aussi tout un pan de l’histoire nantaise : la période douloureuse de la Seconde guerre mondiale indissociable des bombardements et de l’exécution des 50 otages ».**

L’œuvre représente le Général en tenue de campagne, à l’âge de 50 ans, c’est-à-dire du temps où il lançait l’appel depuis Londres. Françoise Boudier sculpteure, nous fait part de son intention artistique :

« J’ai cherché à percevoir l'homme derrière le militaire à l'aide de photos, documentaires, vidéos et du film « le grand Charles » et sur ma table de chevet, sa biographie !...

Je l'ai représenté à l'âge de 50 ans, marchant fièrement vers son destin. L'ayant voulu plus humain, je lui ai mis le képi à son bras et non sur sa tête pour qu'il soit plus proche de nous ». **

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SOURCES

Archives Municipales discours de De Gaulle- 14 janvier 1945-

Services municipaux - Direction du Patrimoine et de l’Archéologie – dossier d’appel d’offres pour la réalisation de la statue du général De Gaulle