Vivre en temps de guerre

Seconde Guerre mondiale

Rue Marcel et Marie Michel. Couple de Résistants

Nom de rue

Marie et Marcel Michel sont un couple de résistants communistes du quartier nantais des Batignolles, qui milite activement aux côtés d’Auguste et Marie Chauvin, Marcelle Baron, Renée et Jean Losq.
Ils subissent le sort de la majorité d’entre eux : ils sont inculpés au procès dit « des 42 », le 15 janvier  1943. Le verdict est plus clément pour les deux femmes qui comparaissent : Marie Michel et Renée Losq.  Elles sont jugées à Aix-la-Chapelle et déportées à Ravensbrück. Marcel Michel, lui, fait partie des 25 fusillés du 13 février 1943, comme ses camarades Auguste Chauvin, Jean Losq, Claude Millot.

La mémoire du « procès des 42 » dans les rues de Nantes

Parmi les 37 résistants fusillés, six ont donné leur nom à une rue nantaise : Eugène Le Parc, Gaston Turpin, Louis Le Paih, Claude Millot, Auguste Chauvin, Marcel Michel.

Si la mémoire des fusillés du procès des 42 est honorée dès 1946 avec la rue Gaston Turpin, aucune toutefois ne représente la mémoire des résistants espagnols inculpés au procès (cinq furent condamnés et fusillés : Blanco-Dobarro, Blasco-Matin, Gomez-Ollero, Prieto-Hidalgo, Sanchez-Tolosa).

Quatre de ces six dénominations datent de 2011 : les rues Louis et Louise Le Paih, Claude et Simone Millot, Auguste et Marie Chauvin, Marcel et Marie Michel. Ces dernières attributions témoignent d’une certaine évolution, par la prise en compte de l’action résistante non seulement du résistant fusillé, mais du couple de résistants. Outre le nom, le choix de leur emplacement dans la Ville est symbolique : ces rues desservent le monument aux fusillés du terrain du Bêle, qui commémore l’exécution d’une partie des 50 otages le 22 octobre 1941 ; Claude Millot, Auguste Chauvin et Marcel Michel sont fusillés au Bêle. Ces dénominations sont décidées dans le cadre du 70e anniversaire de l’exécution des 50 otages.

La mémoire du « procès des 42 » au musée d’histoire de Nantes

Depuis février 2006, la mémoire des fusillés espagnols est ravivée dans la presse locale, avec la pose d’une stèle sur le carré des martyrs du cimetière de La Chapelle-Basse-Mer, en Loire-Atlantique. À cette occasion, la plaque originelle de 1946,  portant le nom des fusillés et la date de leur mort, a été déposée au musée d’histoire de Nantes.

2006.5.1

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SOURCES

CROIX Alain, sous la direction de, Nantais venus d’ailleurs. Histoire des étrangers à Nantes des origines à nos jours, PUR, 2007, p. 314-315, p. 323.

HAUDEBOURG Guy, LIAIGRE Franck, « La résistance communiste en Loire-Inférieure (juin 1940-juin 1944), Bretagne et identités régionales pendant la Seconde guerre mondiale, sous la direction de Christian Bougeard, p. 89-102.

LE BAIL Louis, « La Résistance », Saint-Jo et les Batignolles. Histoires d’un quartier nantais, Amicale laïque Porterie-Batignolles-Retrouvailles-Commune libre Saint-Joseph-de-Porterie, 2012, p. 211-218.

SAUVAGE Jean-Pierre et TROCHU Xavier, Mémorial des victimes de la persécution allemande, Nantes, avril 2001, p. 57.

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