Vivre en temps de guerre

Seconde Guerre mondiale

1 rue du Bois-Haligan. Actions de résistance

Plaque commémorative

Cliché de Xavier Trochu

Le 25 décembre 1940, c’est depuis la ville des époux Clément, au n°1 rue du Bois-Haligan, que le commandant Honoré d’Estienne d’Orves, avec ses compagnons Maurice Barlier et Jan Doornik, établit la première liaison radio (en morse) de la France occupée avec Londres.

André Clément est chef d’exportation des conserveries Amieux. Il héberge plusieurs membres du réseau Nemrod dans sa maison de Chantenay, rue du Bois-Haligan.

Le 25 décembre, ils sont tous rassemblés dans la villa pour transmettre des renseignements à Londres. Ceux-ci indiquent l’emplacement des Q.G. allemands dans les différents châteaux des environs de Nantes, les emplacements précis et les plans des dépôts d’essence et d’huile de toute la région, du terrain d’aviation de Château-Bougon et de son faux balisage.

Mais dès janvier 1941, le réseau est démantelé.

Trahi par son opérateur radio Alfred Gaessler, alias Georges Marty, Honoré d’Estienne d’Orves est arrêté dans la nuit du 21 au 22 janvier 1941, avec Jean Le Gigan et sa mère, les époux Clément et Mme Clément mère. Le 23 janvier, c’est au tour des époux Sétout. Le procès s’ouvre à Paris le 13 mai 1941. Le 26 mai, le verdict est prononcé : le commandant d’Estienne d’Orves, Maurice Barlier, Jan Doornik, Jean Le Gigan, André Clément et Mme Clément sont condamnés à mort. Les autres sont condamnés à des peines de prison.

La mémoire du réseau Nemrod dans les rues de Nantes

En 1946, l’amicale du réseau d’Estienne d’Orves demande à la ville de Nantes de rendre hommage à Estienne d’Orves et à Maurice Barlier. Les élus acceptent de le faire seulement pour le premier, en dénommant une voie cours Commandant d’Estienne d’Orves. Ce n’est qu’en 1967 que la municipalité baptise une rue Maurice Barlier.

Entre-temps, le 5 septembre 1948, une plaque commémorative est apposée sur la villa Ty Brao, à la mémoire du réseau d’Estienne d’Orves.

Depuis 1974, les rues de Nantes commémorent aussi le souvenir d’André Clément et de Jean Le Gigan, avec la dénomination de rues à leur nom.

La mémoire du réseau d’Estienne d’Orves au musée d’histoire de Nantes

Le musée conserve une affiche annonçant les exécutions d’Honoré d’Estienne d’Orves, Maurice Barlier et Jan Doornik, condamnés à mort par la cour martiale allemande de Paris.


Avis. Condamnés à mort pour cause d’espionnage (979.17.71)

---
SOURCES

BELSER Christophe, La Collaboration en Loire-Inférieure. 1940-1944, tome 1, Geste éditions, 2005, p. 63.

BLOYET Dominique, Nantes. La Résistance, Editions CMD, 1997, p. 41-43.

www.defense.gouv.fr/content/download/100757/978270/.../MC17.p..

KAHN Claude, « À la mémoire des victimes du nazisme », Les Annales de Nantes et du pays nantais, n°258, p. 29.

GUYVARC’H Didier, La construction de la mémoire d’une ville. Nantes, 1914-1992, Ed. Presses universitaires du Septentrion, Rennes, 1994.

 

 

Ajouter un Commentaire



Afficher Lieux de résistances sur une carte plus grande