Vivre en temps de guerre

Seconde Guerre mondiale

La banalité du mal

Pierre Assouline, La cliente, Folio, 2000, 190p.

 

 

 

Ce roman se lit facilement, rapidement. Alors que le moment est venu de refermer la dernière page, il continue à alimenter sa propre réflexion.

 

Ce livre questionne sur la trop grande simplicité de nos jugements et sur la mémoire des évènements.

 

Paris, années 90. Au gré de recherches dans les archives de la Seconde Guerre mondiale, un biographe découvre une lettre de dénonciation qui le saisit. Les Fechner, cousins de sa femme et fourreurs du 15e arrondissement y sont dénoncés pour activité illégale. Ils seront déportés. L’identité de la dénonciatrice dorénavant dévoilée bouleverse la vie du biographe qui ne souhaite pas s’arrêter là.

 

Avec subtilité, ce roman croise les questions de la position de chacun pendant la guerre, du jugement moral que l’on porte sur les actes, de la manière de vivre avec le souvenir des évènements, de la culpabilité face à un secret de famille, de la réparation du mal et du pardon.

 

Ecrit à l’heure du procès de Maurice Papon , dans un contexte de repentance des institutions sur la Collaboration il souhaite nuancer l’importance du devoir de mémoire. A la question « comment peut-on faire le mal ? » Pierre Assouline répond qu’il est en chaque homme et qu'il ne faut pas négliger les vertus de l’oubli. On n’est pas loin de la notion de banalité du mal développée par Hannah Arendt.

 

Et pour ne rien gâcher, il y a de belles phrases, comme celle-ci, au sujet des années d’Occupation :

 

« Elles avaient la couleur du flou. »

 

 

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