Vivre en temps de guerre

Seconde Guerre mondiale

Rue André Clément. Membre du réseau Nemrod

Nom de rue

André Clément est chef d’exportation des conserveries Amieux. Ancien combattant, il entretient des relations avec le Comité d’entente des anciens combattants dirigé par Léon Jost. Il héberge plusieurs membres du réseau Nemrod dans sa maison de Chantenay, rue du Bois-Haligan.

Dès l’été 1940, des groupes de résistance s’organisent à Nantes : le Comité d’entente des anciens combattants dirigé par Léon Jost, le groupe Bocq-Adam, créé en septembre 1940, le groupe Marcel Hévin, le réseau Nemrod d’Estienne d’Orves, animé à Nantes par Maurice Barlier et André Clément.

Les actions du réseau Nemrod se concentrent sur la collecte de renseignements sur les Allemands dans la région nantaise et leur transmission à Londres, par radio.  Le 25 décembre, plusieurs membres du groupe sont rassemblés dans la villa d’André Clément pour transmettre des renseignements à Londres. Ceux-ci indiquent l’emplacement des Q.G. allemands dans les différents châteaux des environs de Nantes, les emplacements précis et les plans des dépôts d’essence et d’huile de toute la région, du terrain d’aviation de Château-Bougon et de son faux balisage.

Mais dès janvier 1941, le réseau est démantelé.

Trahi par son opérateur radio Alfred Gaessler, alias Georges Marty, Honoré d’Estienne d’Orves est arrêté dans la nuit du 21 au 22 janvier 1941, avec Jean Le Gigan et sa mère, les époux Clément et Mme Clément mère. Le 23 janvier, c’est au tour des époux Sétout. Le procès s’ouvre à Paris le 13 mai 1941. Le 26 mai, le verdict est prononcé : le commandant d’Estienne d’Orves, Maurice Barlier, Jan Doornik, Jean Le Gigan, André Clément et Mme Clément sont condamnés à mort. Les autres sont condamnés à des peines de prison.

La mémoire du réseau Nemrod dans les rues de Nantes

En 1946, l’amicale du réseau d’Estienne d’Orves demande à la ville de Nantes de rendre hommage à Estienne d’Orves et Maurice Barlier. Les élus acceptent de le faire seulement pour le premier, en dénommant une voie cours Commandant Estienne d’Orves. Ce n’est qu’en 1967 que la municipalité baptise une rue Maurice Barlier.

Entre-temps, le 5 septembre 1948, une plaque commémorative est apposée sur la villa Ty Brao, à la mémoire du réseau d’Estienne d’Orves.

Depuis 1974, les rues de Nantes commémorent aussi le souvenir d’André Clément et de Jean Le Gigan, avec la dénomination de rues à leur nom.

La mémoire du réseau Nemrod au musée d’histoire de Nantes

Le musée conserve une affiche annonçant les exécutions d’Honoré d’Estienne d’Orves, Maurice Barlier et Jan Doornik, condamnés à mort par la cour martiale allemande de Paris.

979.17.71

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SOURCES

BELSER Christophe, La Collaboration en Loire-Inférieure. 1940-1944, tome 1, Geste éditions, 2005, p. 63.

BLOYET Dominique, Nantes. La Résistance, Editions CMD, 1997, p. 41-43.

www.defense.gouv.fr/content/download/100757/978270/.../MC17.p..

KAHN Claude, « À la mémoire des victimes du nazisme », Les Annales de Nantes et du pays nantais, n°258, p. 29.

GUYVARC’H Didier, La construction de la mémoire d’une ville. Nantes, 1914-1992, Ed. Presses universitaires du Septentrion, Rennes, 1994.

 

 

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