Vivre en temps de guerre

Seconde Guerre mondiale

Rue Maurice Barlier. Réseau NEMROD

Nom de rue

Agent commercial à la conserverie nantaise Amieux, Maurice Barlier gagne l’Angleterre après son évasion d’un camp de prisonniers allemand. Il est envoyé en France dès octobre 1940 par les services du général de Gaulle, pour jeter à Nantes les bases de l’un des tout premiers réseaux de renseignement, le réseau Nemrod, aux côtés d’Honoré d’Estienne d’Orves et de Jan Doornik.

La résistance nantaise est précoce. Dans les premiers jours de l’Occupation, des actes de sabotage sont spontanément perpétrés. Même s’il s’agit essentiellement de gestes symboliques, ils ne passent pas inaperçus. Les réseaux de résistance sont nombreux à se constituer dès les premiers mois de l’Occupation, tels Nemrod qui se structure en septembre 1940, ou Georges France 31, Bocq-Adam, Patt, Confrérie Notre-Dame ou Attila, puis, plus tard, en 1942 et 1943, Cohors-Asturies, Oscar Buckmaster.

Les mouvements nationaux ont aussi des antennes dans la ville dès le début de l’Occupation, comme Libération-Nord, dont l’équipe nantaise est constituée en octobre 1940, ou le Front national de lutte pour la libération, l’indépendance et la renaissance de la France, qui naît au printemps 1941.

À Nantes, Maurice Barlier et ses compagnons du réseau Nemrod sont hébergés dans le quartier de Chantenay, rue du Bois-Haligan, chez André Clément (lui aussi employé à la conserverie Amieux). 

Le 10 février 1941, Maurice Barlier est arrêté par la Gestapo, au domicile du couple Clément, soit deux jours après l’arrestation, dans cette même maison, de ses hôtes ainsi que du commandant d’Estienne d’Orves.

Le 26 mai 1941, il est jugé et condamné à mort avec d’autres membres du réseau Nemrod, parmi lesquels Honoré d’Estienne d’Orves et Jan Doornik.

Maurice Barlier est fusillé au Mont-Valérien le 29 août 1941. Il a 36 ans.

La mémoire du réseau Nemrod dans les rues de Nantes

En 1946, l’amicale du réseau d’Estienne d’Orves demande à la Ville de Nantes de rendre hommage à Honoré d’Estienne d’Orves et Maurice Barlier. Les élus acceptent de le faire seulement pour le premier, en dénommant une voie cours Commandant-d’Estienne-d’Orves. Ce n’est qu’en 1967 que la municipalité baptise une rue Maurice-Barlier.

Entre-temps, le 5 septembre 1948, une plaque commémorative est apposée sur la villa Ty Brao, à la mémoire du réseau d’Estienne d’Orves.

Depuis 1974, les rues de Nantes commémorent aussi le souvenir d’André Clément et de Jean Le Gigan, avec la dénomination d’une rue et d’un square à leur nom.

La mémoire du réseau Nemrod au musée d’histoire de Nantes

Le musée d’histoire de Nantes conserve l’avis d’exécution d’Honoré d’Estienne d’Orves, Maurice Barlier et Jan Doornik, tous trois résistants du réseau Nemrod, daté du 29 août 1941.

979.17.71

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SOURCES

BLOYET Dominique, Nantes. La Résistance, Ed. CMD, 1997.

SAUVAGE Pierre et TROCHUXavier, Mémorial des victimes de la persécution allemande, Nantes, avril 2001, p. 28.

VAST Cécile, « Estienne d’Orves Honoré d’ », Dictionnaire historique de la Résistance, sous la direction de François Marcot, Robert Laffont, 2006, p. 415.

 

 

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